Longtemps tes pas avaient foulés les rues de londres. Un sac sur le dos, ton esprit embrumé n'avait pas réfléchis, comme une sorte de longue transe dont ton corps, ton esprit et ton cœur ne parvenait pas à se défaire. La stupeur te tenait encore le creux du ventre et la torpeur de ton regard faisait presque peine à voir le temps ou tu avais erré comme une âme en peine dans la nuit londonienne. Puis tu avais enfin fait halte devant la bord de la tamise, ton regard translucide avait longtemps regardé ses eaux sombres avant de regarder finalement la paume de tes mains. Qui étais-tu ? Tu n'avais plus aucune certitude réelle sur la personne que tu étais. La honte qui venait à émaner de tes pores. Tu haïssais ce que tu avais entendu. Toi un fils de démon. Ton cœur te hurlait d'être dans le déni, pourtant tu savais que ton cousin n'avait pas mentit. Long chemin que tu avais à faire à présent. Fallait t'il simplement accepter et tracer ta route? Non. Tu ne le pourrais jamais. Car dans le sillage ta génitrice était à présent enfermé. Et rien que pour ça tu te battrais bec et ongles pour pouvoir lui faire retrouver la liberté. Mais dans un premier temps, tu te devais de te faire tout petit. Comme si tu n'avais jamais existé. Il te fallait un endroit pour pouvoir le faire et tu réfléchissais, perdu dans des pensées qui venaient et repartaient tout aussi vite. Tu avais les nerfs à vifs et une certaine fatigue mentale qui s'emparait de toi.

Astoria Hotel. La pensée te vint et tu aurais pu l'attraper du bout des doigts. Mince sourire qui s'afficha sur tes lèvres alors que tu te mettais directement en route. Ce petit salop de Asterix Belgrade, tu aurais du y penser plus tôt. Ce démon était toujours à moitié dans la légalité mais ton instinct t'avait toujours hurlé qu'il trempait dans des choses louches. Seulement il était d'une organisation à toute épreuve et son intelligence était indéniable. Saleté de démon. Un murmure s'insinua. Un démon comme toi. Tu balayes la pensée avant de continuer à songer à cet homme. Tu l'avais déja rencontré une ou deux fois. Et c'était toujours comme marcher sur des pierres ardentes, pour l'un comme pour l'autre. Et même si tu détestais devoir lui demander quoi que ce soit. Si tu voulais être un minimum tranquille et en sécurité. Tu savais que la bas, tu n'aurais aucuns problèmes. Surtout que maintenant qu'il y avait eu une révélation pareille, tu te doutais que ta présence au clan du coven ne serait plus apprécié alors tu t'échappais de toi même. Pour ta sécurité. Après un bon moment à marcher, tu arrivais enfin et tu soupirais légèrement,tu t'irritais toi même seigneur.

Ton attitude se reprenait directement, ton air hautain, fier, droit comme un i, tu pénétrais les lieux et déclinait ton identité. Les bruits de couloirs étaient rares au delà du coven des sorciers mais pas impossible. Tu devenais parano à l'idée que cela s'ébruite. Pourtant sans attendre, deux personnes de la sécurité venait à t'escorter jusqu'au bureau du patron de l’hôtel. Léger haussement de sourcil, autant de sécurité pour quelqu'un de blanc comme neige. Mon cul, oui. Tu pouvais déjà percevoir les créatures surnaturelles dans l'endroit. Sans utiliser quelconque sortilège, simplement par l'énergie qui se dégageait du lieu. Une fois dans l’ascenseur, tu ne disais pas un mot. Ils se chargeait une fois en haut, de signifier leurs présences avant de décliner ton identité. Enfin tu relevais la tête et t’avançais avant de marmonner. "Conversation privé, merci." Tu refermais la porte, d'un geste. Sans même attendre une réponse. Alors tu t’avançais dans l'immense pièce pour arriver à la vue de Astérix, ton regard planté dans le sien. Un bureau entre vous. "Je sais que des choses pas nettes se trament ici mais aujourd'hui je ne viens pas pour ça." Tu es tendu face à lui sans même t'en rendre compte. Parce que tu sais qu'il est un démon et tu te demandes pendant juste une seconde ce que tu peux avoir en commun avec lui. "Je voudrais une chambre et la tranquillité qui vas avec. Personne ne doit savoir que je suis ici. Je ne suis pas ici en tant que milicien."

Les mains jointes, ses yeux glacés se posèrent sur le candidat au regard fuyard.
- Pouvez-vous m’indiquer vos motivations ? demanda t-il, d’un ton détaché.
L’aspirant passa une main derrière sa nuque, cherchant ses mots. Le regard scrutateur, la mine austère, le ton névrosé, Astérix savait s’y prendre pour inspirer un malaise insoutenable. Pire, il en tirait également un plaisir vicieux.
- Je... hum... comment dire.... en fait...
Le regard d’Astérix glissa sur la sueur perlant sur son front, survola ses genoux tremblant, et s’arrêta finalement sur ses doigts crispés. Le patron roula des yeux, lâchant un soupir impatient entre ses dents.
- Suivant.
Ce fut au tour d’une charmante jeune femme de faire face au propriétaire de l’Astoria. Astérix asséna ses questions une par une, auxquelles elle répondit sans flancher. Cela l’agaçait presque. En vérité, il n’avait que très peu envie de trouver un assistant, bien que la nécessité s’en fasse urgente. Mais son humeur et son coeur le poussaient à dénicherla moindre excuse pour renvoyer les candidats.
- Vous savez faire le thé ?
- Pardon ?
- Suivant.
Après elle entra un costume gris, des chaussures cirées, des yeux de poisson mort. Celui-là ne fit que deux pas après avoir passé la porte.
- Suivant.
Suivant. Suivant. Suivant.

Seul dans son bureau, il soupira, passa une main lasse sur son visage. Son regard se posa sur le chapeau noir de Kairos posé sur le coin de son bureau. Il rit doucement, tristement.
- Tu vois c’que tu me fais faire ?
Silence. Il aurait sûrement dit que ça lui tuait l’âme de remplacer Kairos, si seulement il en avait une. Fuyant la vague d’émotions le prenant à la gorge, il se leva, et observa le monde vivre depuis la baie vitrée de son bureau. Depuis-là, l’univers paraissait vraiment petit, il trouvait en cela quelque chose de rassurant. Contrôlable. Puis sans crier gare, l’horloge frappa, rompant le silence morose de la pièce. Ah, c’est l’heure du thé, pensa t-il. A sa surprise, la porte s’ouvrit. Non pas sur Kairos et son service à thé en main, mais... Seven ? Il esquissa un sourire ironique. Eh bien, il en avait mis du temps.

Le nouvel arrivant ferma aussitôt la porte aux nez des agents de sécurités.
- Seven ! ça alors quelle surprise. Quel bon vent t’amène ? s’exclama t-il sur un ton dont l’ironie touchait le plafond. L’invité s’approcha d’un pas décidé, faisant fit de toutes mondanités, toujours aussi peu maniéré le Seven.
- Je sais que des choses pas nettes se trament ici, mais aujourd’hui je ne viens pas pour ça.
Astérix arqua les sourcils, fourra ses mains dans ses poches. Il tâcha de masquer son rire amusé, sans franc succès.
- Manquerait plus qu’ça. Devrait-il lui rappeler qui était venu demander une faveur ? Ça lui ferait vraiment trop plaisir. Mais il avait le sentiment que le semi-démon était sur le point de formuler ses vœux de toute manière.
- Je voudrais une chambre et la tranquillité qui va avec. Personne ne doit savoir que je suis ici. Je ne suis pas ici en tant que milicien.
Voilà.
-Uhuh, marmonna le patron hochant vaguement la tête. Il se servit un café, y déversant un déluge de sucre brun. Astérix appréciait beaucoup trop ce moment pour le laisser filer aussi rapidement. Ce fumier de Seven lui demandant une faveur était un instant dont-il fallait apprécier la valeur, et prendre le temps d’en délecter toutes les saveurs.
Il sirota son sucre parfumé au café,
- Pourquoi j’accepterais d’accueillir quelqu’un comme toi chez moi ? commença t-il en reprenant place sur sa chaise de bureau. Qu’est ce que j’y gagne ? Après tout, l’or des Belgrade ne s’est pas formé sur la bonté de leur coeur. Il croisa les jambes sur son bureau, prenant une nouvelle gorgé de café. Enfin, je suppose que je pourrais peut être faire cette faveur à un camarade démon, argua t-il, angélique. Oui, évidemment qu’il savait. Son sourire narquois laissa place à une expression nettement plus séditieuse. Mais, de nouveau, qu’est ce que j’y gagne ?
Grand prince, il lui laissa le temps d’y méditer, à son rythme.
- Excuse moi je perds mes manières, un café peut être ? Sinon whiskey et rhum sont sur ta gauche.

Ce personnage t'as toujours agacé car il est illisible pour toi comme la page d'un cahier remplis de rature et si tu n'étais pas autant coincé ce n'est sûrement pas chez lui que tu irais demander de l'aide. La fin justifie les moyens parait t'il et en cet instant présent tu étais dans l'agonie, les derniers soubresaut d'une partie de ta vie et tu faisais ton possible pour garder la tête froide mais à ce démon de malheur, à son attitude qui pourrait te faire t'enflammer à tout moment, c'est compliqué. Tu es face à lui, son bureau vous séparant et heureusement à vrai dire. Ce n'est pas ta journée, tu dois subir ses mesquineries. Ses rires non dissimulés, forcément la situation devait être un régal pour celui que tu as toujours tenté de coincé en vain. "Tu y gagnes que je te paye ce qu'il faut pour ma tranquillité et que c'est déjà très bien."

Tu hausses un sourcil. La famille d'Egerton, ton nom fais partit des nobles d'Angleterre depuis des générations alors forcément tu as le patrimoine qui vas avec sans compter ton travail qui te permets de très bien gagner ta vie. Enfin ton travail. Maintenant que tu es en suspension durant trois mois le temps vas te paraitre affreusement long. Tes yeux l'observent et à ses paroles, stupeur. Il sait. Comment est ce qu'il sait? Comment peut t'il savoir et te le mettre dans la tête aussi facilement. Parce que forcément c'est plaisant Seven. Putain le con. Bordel. La haine monte en toi comme un volcan qui s'apprête à être en éruption. Tes deux mains frappent son bureau sans prévenir avec violence alors que ta voix prends le dessus sur la sienne. "Ferme la." Tout en ton attitude, ton corps, ta respiration transpire autant dans l'offensive que dans la défensive. "Je ne suis pas ton camarade ni même un taré de démon comme toi alors ne nous compare pas c'est clair? Je ne sais pas d'ou tu tires tes infos mais c'est de la merde. Je suis un sorcier de premier ordre."  Tu dis tes derniers mots avec ton air hautain, celui que tu sais si bien faire, justement parce que de nos jours être sorcier de premier ordre c'est comme trouver une aiguille dans une botte de foin.

La chaleur de la pièce est monté d'un coup. Tu serres les dents ça ne t'es pas arrivé depuis ton adolescence ce genre de choses. De te laisser submerger au point que ta magie elle même en résonne. Tu clos un instant tes yeux, juste une seconde avant de t'asseoir sur une des deux chaises en face de lui. Ta main s'agite discrètement pour faire baisser la chaleur de la pièce, comme si tu rythmais une chanson. En réalité, tu réajustes la température de la pièce pour qu'elle redevienne convenable. "Non merci." Tu viens de nouveau croiser son regard effronté. Non tu ne veux pas boire quoi que ce soit. Le jeune Belgrade aurait pu l'empoisonner à ton insu sans même que tu ne t'en rende compte. Tu n'avais jamais fais confiance aux démons. Hormis celui de ton équipe. Et niveau confiance, celui en face de toi ne l'aurait sûrement jamais. Ses jambes croisés sur son bureau, sa désinvolture affiché, tout en son attitude te hérisse le poil. "Ecoute moi bien. Si tu ne veux pas m'aider, très bien. Mais cesse ton petit jeu et le plaisir que tu es entrain d'en tirer." Et après on ose dire que les démons sont intelligents, foutaises. Agitation dans ton esprit. Chose qui ne t'arrive que très rarement toi le milicien qui est toujours maître de tes émotions et de ton attitude à un sourire prés, dans toutes circonstances.

"De plus je ne vois pas ce que je pourrais t'apporter. A ce que je sais tu as suffisamment de sorcier à ta disposition avec ton argent et ton influence." Léger pincement de lèvres. L'argent achète bien des choses et pourtant tu ne le sais que trop bien. En tant que sorcier de premier ordre et danseur de flammes tu ne comptes plus les personnes qui ont tentés d'acheter tes talents. Mais toi Seven tu n'as jamais été à vendre, pour personne. Finalement silencieux, mentalement instable, incapacité à réfléchir correctement et prendre les bonnes décisions, tu lui murmures finalement avec un léger sourire factice. "Je sais que tu as forcément une idée derrière la tête Astérix. Dis moi et on verras ce qui est négociable ou non. Fais gaffe à tes paroles. Je te demande un service, cela ne veux pas dire que je suis sans défense, ne l'oublie pas."

Astérix se s’était pas laissé imaginer naïvement que la Congrégation s’arrêterait là, même après la condamnation de Kairos. Il avait prit bien soin de laisser des oreilles traîner derrière lui, de manière à anticiper le prochain coup de p*te. Bien sûr, apprendre la dualité de Seven le surpris un peu, comme il pouvait imaginer que cela en avait surpris tant d’autres. Mais lorsqu’il y pensait bien, le démon y trouvait tout de fois un peu de sens. Après tout, Hitler avait des origines juives, pensa t-il, réprimant un fou rire dans cette situation échauffée.

“Ferme-là.” Seven Egerton. Le grand, l’unique. Le regard perçant du démon survolait le sorcier de premier ordre sans pudeur, un sourire mutin gravé au plein milieu de son visage. D’une oreille lointaine il l’écoutait clamer haut et fort son unicité, les crocs à l’air et le coeur palpitant.
L’attention partagée entre la salamandre et sa tasse de café, Astérix attendit patiemment son tour. Il haussa les sourcils modestement, sans surprise, Seven trouvait toujours la place pour caser son venin anti-démon entre deux phrases. Lorsqu’il eut achevé sa tirade oh certes louable d’optimisme quoiqu’un peu élitiste, Astérix reposa sa tasse. Ses yeux s’ajustèrent à ceux du-dit sorcier de premier ordre s’improvisant si supérieur à lui. Puis, il prit son temps pour répondre, à vrai dire il mesurait l’état actuel du jeune homme. Enfin, lorsqu’il eu terminé son examen, il haussa légèrement les épaules, comme si indépendamment de la réponse du sorcier, la question était déjà réglée pour lui.
- C’est moi que tu cherches à convaincre... ou toi-même ?
Son regard se déporte vers le chapeau de Kairos, n’avait pas vraiment besoin d’observer le visage du métisse pour devenir son expression.

Il sentit la chaleur grimper au plafond, l’électricité bourdonner dans l’air. Etait-ce le bon moment pour appeler la sécurité ? Astérix se demanda s’il n’avait pas surestimé le self-control du sorcier, m’enfin, j’peux pas dire que je n’avais pas été prévenu pensa t-il. La réputation du sorcier le précédait. Il soupira, un très lourd soupir, exagéré, ennuyé.
- L’ennui, c’est que y’a pas grand monde qui veuille de toi ici, lâcha t-il sans forcer sur son ton cinglant; chaque chose en son temps. Il décroisa les jambes et se tourna vers la fenêtre, contemplant son hôtel. Les gens, spécialement les créatures, viennent ici pour avoir la paix, trouver un endroit sûr où s’installer loin de la misère et des dictas de la Congrégation. Non, il n’aurait pas osé piquer sa nemesis en face de son plus fidèle servant... si ? Ça a du lui échapper. En bref, loin de ton monde Seven. Abrégea t-il, froid comme la glace.
Il se tourna vers son cher invité, il avait soudainement perdu toute trace de malice ou d’amusement.
- De mon point de vue, t’accueillir est comparable à ouvrir la porte à un loup dans la bergerie. Enragé et mal lavé. Sur ces mots il le toisa avec le même air hautain qu’il avait dégusté plus tôt, Regarde toi, déjà prêt à m’flamber sur place après avoir entendu le simple mot ‘démon’. Comment je peux savoir que tu vas pas brûler le corridor entier quand tu croiseras ton coloc’ Béhémoth ? Au delà de la revanche narquoise qu'il s'offrait, il avait pu trouver du vrai dans les propos qu'il abordait. Accueillir Seven ne posait pas seulement un problème politique, mais -plus problématique à ses yeux- mettait la paix d’Astoria en péril. Belgrade l’avait déjà payée trop cher pour laisser Seven la réduire en cendre; littéralement.
Ses yeux laissèrent échapper une brève lueure courroucée. “Astoria est un endroit neutre, et je veillerai personnellement à ce qu’il le reste. Penses-y.”

Pause.

“Quant à ce que je veux...” Le patron s’arrêta là, immitant un air pensif, bien qu'il sache parfaitement ce qu'il exigerait en retour. Il éclata d’un rire cristallin, balayant tout ce qu’il venait de se passer aussi simplement. Astérix s’empara du chapeau de Kairos et s’en coiffa l’air fier. Fourra ses mains dans les poches de son costume trois pièces, se tourna vers Seven du même pas. “Tu viens ? J’vais te montrer ta suite.” Il ouvrit gracieusement la porte et lui indiqua le chemin.

Précédemment, le sorcier avait deviné que le démon avait une idée derrière la tête, et il lui accordait avec grâce qu’il avait visé juste. Mais comme toujours Astérix imposait son rythme, posant ses pierres comme il l’entendait. Les deux marchèrent, musique d’ascenseur, et marchèrent encore, jusqu’à ce qu’Astérix vint s’arrêter au numéro 999. “Tes valises t’attendent à l’intérieur.” Naturellement, la suite avait été apprêtée avant même que Seven ne se décide à quitter la Congrégation. Un sourire satisfait planant sur ses lèvres, il lui tendit la carte de déverrouillage.

Le convaincre ou te convaincre? Tu le massacres du regard avant de prendre une mine renfrogné, le bout de tes doigts triturant les plis de ton jean, silencieux perdu entre ses yeux bien trop emplis de malice -que tu aimerais crever au passage.- et le réel problème qui faisait que tu étais ici à l'Astoria Hotel et non dans ton appartement ce soir. Un fils de démon. Un pestiféré apparemment, ça faisait beaucoup pour la journée. " Je n'ai pas à te convaincre parce que c'est tout bonnement impossible cette histoire." Tu le regardes, cette fois bien plus calme et posé dans tes paroles. Aprés tout l'énervement te ferait te heurter au mur de Berlin vu la nonchalance dont il faisait preuve. C'était comme se battre dans le vide ou encore taper sur l'eau. Aucun intérêt.

"Je ne vais pas t'apprendre que le métissage des races est interdites. Et cela ne s'est jamais vu jusqu'à maintenant." Tu lèves les yeux au ciel, excédé par cette pensée ou des personnes oseraient faire une chose pareille. Abomination. "Qui voudrait faire une chose pareille." Doigt qui tapotent maintenant ta cuisse, réflexion. "Vous êtes du genre aussi tordu les démons?" Tu essayes de rester digne et fier comme d'habitude mais tu pouvais presque sentir les morceaux de ton masque se fissurer sur ton visage, plus assez sorcier mais encore trop pour d'autres. L'ennui c'est que personne ne veux de toi apparemment Seven. Tu encaisses, après tout avec ton travail tu n'es pas fait que des amis, tu le sais déjà. Mais à présent tu étais entre les deux fossés. "Je ne compte pas beaucoup sortir, alors tu pourras veiller sans problème." Tu lui lances un regard entendu. Après tout, tu viens de subir un véritable cataclysme, tu es accablé par le chagrin, la trahison, la honte. Et surtout tu viens de lancer une malédiction sur Lysandre alors tu ne comptes pas faire savoir que tu es ici et surtout pas sortir de ta chambre trop souvent.

Finalement tu finis par suivre le jeune homme, les mains derrière le dos, l'air toujours aussi pensif et torturé. Arrêté devant la suite qu'il te propose, tu observes le numéro de la chambre et glisse ta main sur l'encadrement, fronçant les sourcils. Persuadé qu'elle affiche 666, tu l'observes d'un air étonné. "Elle est maudite la suite? Il vas m'arriver quelque chose la dedans?" Tu ne peux t'empêcher d'esquisser un sourire. Seven, ne sois pas non plus parano. Tu attrapes la carte de dévérouillage en le remerciant alors que tu glisses la carte pour ouvrir la chambre, tu n'as que ton sac dans la chambre, la seule chose que tu as pu mener avec toi dans la précipitation. La suite est plutôt confortable, dans un style soigné, plutôt pas mal finalement cet hôtel. Tu esquisses un sourire alors que tu laisses la porte ouverte pour Astérix. "Merci, c'est vraiment sympa." Tu parlais autant de la chambre que de l'acte. "On peux fumer ici j'espère?" Sourire légèrement mutin avant de tourner la tête, tu te diriges jusqu'au mini bar pour te servir un verre de whisy alors que tu le poses. Ici il y avait vraiment tout de plutôt fonctionnel. Tu l'avais vu quelques minutes auparavant boire un café alors tu mets une dosette dans la machine et lui fais couler dans la tasse avant de lui tendre. Te rapprochant de lui, tu lui murmures alors vu que tu es tout proche de lui. "Parlons maintenant de ce que tu veux. Je t'écoute."

“Je n'ai pas à te convaincre parce que c'est tout bonnement impossible cette histoire” certifia Seven, catégorique. Astérix hocha silencieusement la tête, pas convaincu pour un sous, mais tâchant toutefois de respecter la sensibilité du principal concerné sur le sujet. Malgré tout, ce ne fut pas aisé pour lui de masquer le sourire le prenant aux lèvres lorsque le sang mêlé s’étala sur les choses interdites et le caractère dérangé des démons. Aaah c’bon saint Seven, si seulement. “Hm ? J’suppose que tu t’en rendras vite compte en restant ici” argua t-il légèrement, enfournant une poignée de bonbons entre ses lèvres carnassières. J’lui donne deux jours, cela serait dommage de lui gâcher la surprise.  

Le sang mêlé l’avait suivit sans faire plus d’histoire, heureusement pour lui pensa Astérix. Après tout, il passait sûrement la journée la plus crasseuse de sa vie. Il leva les yeux aux ciels, glissant ses mains dans ses poches, “Pour quel genre d’hôte me prends-tu ?” répondit-il, auréolé d’innocence. De nouveau il choisissait de laisser l’habitant découvrir le monde de surprise que le malin lui avait réservé. Si attentionné à son égard, n’est ce pas ? Le fier patron observa Seven balayer sa suite sur regard, faire sa petite visite. La réputation d’Astoria la précédait. Son sourire se fissura légèrement lorsqu’il aborda le sujet des clopes. Son doigt pointa Seven, l’alarme incendie au plafond. “Essaye un peu de dépasser les vingt-cinq degrés d’ambiance, tu vas te faire doucher sans préavis” l’avertit-il avec ce sérieux démesuré, involontairement comique. Astérix était vraiment fou d’Astoria, déraisonnablement. Après tout, Seven avait visé juste, les démons avaient le naturel tordu.  

Son regard lorgna la tasse de café que Seven lui proposait, tout proche de lui. Une lueur provocatrice embrasa ses iris, il perdait pas le nord l’Seven. Sa main vint se saisir du whiskey que le sorcier s’était servit un peu plus tôt. “Merci” glissa t-il en synchronisant un clin d’oeil. Il tenterait sa chance avec le bourbon, bien qu’il ne tienne l’alcool que trop piteusement. Prenant place sur un fauteuil, il fit signe à Seven de venir s’installer en face de lui. Il croisa les jambes, prit une gorgée. Bien, parlons business.
“Comme tu as sûrement du l’entendre, j’ai du me séparer de mon assistant” lâcha t-il, tâchant d’étouffer la bouffée de haine le prenant en otage, une nouvelle gorgée de whiskey l’aida à s’en séparer. “Malheureusement, le recrutement de son remplaçant s’éternise... et en cette plaine saison, je me retrouve aisément débordé” C’est bien pour cela qu’il trouvait le temps de venir boire un verre et refaire le monde insouciamment avec un invité. Il essuya une fausse larme. “Que dirais-tu d’endosser ce rôle le temps que je trouve finalement le bon candidat ?” Le ton de sa voix indiqua qu’évidemment, c’était une question rhétorique. Ou bien acceptait-il ce service ou bien dormait-il sous un pont dès ce soir. Il leva la main, l’abaissa pour reprendre un peu d’audace en bouteille, et releva son verre à nouveau, “Avant que tu dises non, penses au fait que ça pourrait te faire gagner des points auprès de la Congrégation” C’est qu’il avait pensé à tout l’Astérix. Il se pencha en avant, plongeant son regard dans celui du sang mêlé. “Tu sais sans doute qu’elle désire ardemment me coincer et faire fermer l’Astoria. Comment penses-tu qu’elle te verra si tu prétends m’espionner tout en me faisant le thé et suivant mon ombre partout où je vais ?” S’enfonçant dans son siège, il leva les yeux vers le plafond, rêveur, “Seven Egerton, le héros qui attrapa Astérix Belgrade...” et sauva la Congrégation de son ulcère. Il s’arrêta là, laissant au jeune homme le temps de méditer sur son futur grade de messie national. Astérix était le genre à poser les pierres de son empire une par une avec grand soin et grande patience. Ses ambitions démesurées le valaient bien. Il haussa les épaules, léger. “Avec ceci, tu pourrais aisément reprendre la place qui t’a été dérobée” argua t-il, séduisant. Bien sûr ce plan était exposé du point de vue de la Congrégation et donnait l’idée qu’Astérix perdait au change voire qu’il y risquait même sa vie. Mais personne n’était assez bête pour ne pas imaginer qu’il avait ses plans de son côté.  

Il sourit, sourire lointain, mélancolique, n’étant destiné à personne d’autre que lui même. Comme s’il avait attendu ce moment depuis longtemps, très longtemps. Seven Egerton était un bien curieux spécimen, dont le potentiel excitait la science folle d’Astérix. Poser un pied à l’Astoria revenait à poser un pied sur l’échiquier du démon. Mais Seven, quelle pièce incarnes-tu ?

Ah, ça y-est, l’alcool me monte à la tête.

"Ne pas dépasser les dix vingt degrés? tu te fous de moi j'espère? c'est de la torture." tu hausses un sourcil en l'observant. si tu comptais même t'exercer rien qu'un peu à la magie ici est ce que tu allais vraiment te prendre l'alarme incendie sur la tronche? au fond de toi, tu allais clairement essayer, seulement tu ne savais pas encore quand. le côté provocateur tu l'avais toujours eu en toi mais il étais éteint depuis bien des années. le sérieux et le comportement de ton poste au sein de la congrégation, l'image qu'il fallait toujours maintenir, tu ne savais plus vraiment qui tu étais en faite et quel comportement il fallait que tu adoptes réellement pour l'instant alors tu laissais simplement couler.

Ton verre s'échappe de tes mains et tu le laisses faire, mince sourire sur ton visage, léger haussement d'épaule alors que tu prends le whisky pour le verser dans le café qui à la base ne t'étais pas destiné mais tu ne fais pas le difficile. Tu te fiches bien tant que le café mêlé au whisky viens passer la barrière de tes lèvres que la force de l'alcool parcoure petit à petit chaque parcelle de ton corps, tes yeux se ferment un instant. "Je ne savais pas, non." Contrairement à ce que tu penses Asterix, les commérages ce n'est pas mon truc. Tu te rappelais vaguement de son assistant, de celui qui se tenait toujours à ses côtés lorsque tu venais chercher les problèmes à son hôtel. Il avait du se passer quelque chose d'assez grave mais au vu de son comportement lors de ses paroles, tu sens presque la plaie béante et pullulante en lui. Mais ce n'est pas le moment de creuser cela, pas encore du moins, juste une note mentale pour plus tard parce que la suite te fais sourire, bordel il manquait plus que ça tiens.

Ton café spécial est avalé d'une traite avant que cette fois ta tasse soit de nouveau emplis mais juste du liquide ambré, tu t'approches de quelques pas du démon. Les minutes passent et tu restes silencieux, comme si tu réfléchissais. Pourtant tu sais dèja ce que tu vas répondre et tu as l'impression que tes lèvres vont brûler tant tu aimerais hurler en cet instant. Hurler ta douleur, hurler ta rage. Hurler que tu aimerais brûler Londres, le monde entier si ta magie te permettais de tenir autant que ça. Mais non tu es la dans cette chambre d'hôtel avec lui. Parce que tu te dois de tenir ta promesse à ta génitrice à présent emprisonné. Accepte et relève la tête Seven. Tu penses à elle et tu es certain que tu entends ton cœur se briser une fois de plus. Tu la sauveras, quitte à ce que des têtes soient coupées. " Tu crois que je suis si sage Astérix, vraiment?" Bien sur qu'il le croit, ou plutôt c'est ce que tout le monde croit. Toi le fils Egerton, toujours tiré à quatre épingles hormis ta chevelure indiscipliné la plupart des temps. Le visage sérieux, les bonnes manières. Tu n'avais jamais faillis aux yeux des autres et à présent tu étais la risée de la congrégation des sorciers. En face de lui debout, tu ne t'étais pas encore assis parce que tu réfléchissais à tes mots à ce que tu avais le droit de dire ou non. Et puis merde.

"J'ai vraiment une tête à te faire ton café, ton thé ou je ne sais quoi?" Tu arbores un sourire, malicieux durant un court instant. "Parce que tu penses que maintenant je vais jouer dans les règles?" Tu termines ton verre avant de le poser sur la table juste à ses côtés, te rapprochant de lui alors que sans aucune gêne tu viens t'installer à califourchon sur lui, parlant alors tout prés de lui en articulant d'un air fin. "Je reprendrais ma place dans le sang et le feu pour récupérer ce qu'on m'as arraché." Tu te mets à légèrement rire alors que tu lui enlèves son verre des mains pour le finir à moitié et lui murmurer. "A la limite un sorcier de compagnie. J'ai besoin de m'exercer mais si tu crois que je vais être autre chose. Autant me dire de passer sous le bureau ce serait franchement pareil." Tu l'observes longuement, son visage, chacun de ses traits, sa chevelure brune avant de légèrement sourire de nouveau, tu attrapes la bouteille de whisky pour remplir de nouveau son verre alors que tu murmures. "T'as un plan en tête toi. Tu veux pas que je sois simplement ton nouveau petit serveur. T'es bien plus intelligent que ce que tu laisses paraître. Me le fais pas croire à moi."