Trois mois. Quatre vingt onze jours. Voila le temps exact ou personne ne t'avais vu. Tu étais devenu une véritable ombre durant ses trois mois se suspension depuis le fameux événement pour l'élection du nouveau représentation à la congrégation des sorciers. Trois mois et pourtant, tout les jours l'impression que ce n'était qu'un rêve qui s'était passé hier. Ou plutôt un cauchemar. Seulement c'était la réalité aussi dure soit t'elle et il avait fallu apprendre à vivre avec. A vivre dans la solitude toi qui ne l'avait jamais côtoyé à présent elle était devenue ta meilleure amie. Même tes frères et sœurs étaient restés sans nouvelles de ta part, après tout qui se soucierait du batard démon que tu étais à présent. Ce matin, il en était finis de ta suspension et c'est tout de même avec une certaine appréhension que tu te préparais pour reprendre ton travail de milicien. Qui autrefois te tenait autant à coeur. Autrefois. Parce que à présent tu ne savais pas à quel case appartenir, toi qui avait toujours su ce que tu voulais à présent tes motivations et ambitions étaient devenues floues.

L'air détaché tu avais repris le chemin de la tour de londres pour récupérer tes effets et les missions en cours. Te remettre à jour. Bien sur les regards et les chuchotements ne s'étaient pas arrêtés lorsque tu passais, au détour d'un couloir. Mais tu n'en avais que faire de ses bruits de couloirs parce qu'ils étaient vrais. Toujours ce même air complètement détaché et fier sur ton visage, tu aurais pu les écraser comme de minables insectes si tu le voulais. Ton équipe habituelle ou tu avais été réaffecté et le seul bon point de la journée était que rien n'avait changé entre vous et c'est sûrement ce qui te faisais chaud au cœur, un léger sourire s'était dessiné sur ton visage et cela faisait un moment que cela ne t'était pas arrivé. Au moins lorsque tu étais ici à l'instant précis, aucun doute, aucunes questions ne venaient embrumer ton esprit. Tu savais qui tu étais et ce que tu devais faire, aucun doute n'étais permis.  Même si forcément, tu te demandais ce qui étais advenu du traître de Lysandre. Si ton appel à Abel avait fonctionné. Enfin tu te doutais qu'il avait fonctionné. Puisque depuis ce soir la, une marque était apparue tout prés de ton coeur à même la peau. La marque d'Abel sûrement. Comme celle de Caïn. Qui ne s'effacerais pas tant que tu ne serais pas en paix. Tu ne sais pas vraiment la réalité de ce que tu as lancé, ce soir la, perdu entre mille émotions, cela avait éreintant et compliqué pour toi. Qu'importe, au fond tu ne le regrettais pas une seule seconde, tu te demandais simplement les effets que cela avait pu avoir sur lui. Briefing terminé avec ton équipe, tu prenais congés avant le rendez vous donné quelques heures aprés pour une intervention dans un coin de londres à propos de jeunes vampires problématiques. Simple hochement de tête avant de te lever pour aller respirer dans un couloir. Grande bouffée d'oxygène, tu ne pensais pas que cette journée serait aussi compliqué pour toi.

Tu t'approchais d'une des immenses fenêtre pour te griller une cigarette. Après tout à cette heure, il n'y avait personne alors tu ne serais pas ennuyer. Ton regard qui observe longuement la flamme qui s'échappe de ton zippo alors que tu finis par fermer longuement les yeux. Qu'il est devenu compliquer de porter un masque en public lorsque tu n'as plus cette habitude. Bruit de pas qui attirent ton attention alors que tu te redresses, comme un prince. Simplement adossé à la fenêtre à fumer ton bâton de nicotine. Tu l'aperçois. Comme un mirage. Entouré de sa garde personnelle, l'envie d'éclater de rire te prends durant quelques secondes. Sans déconner. Tu l'observes, en toi c'est la débâcle. L'envie de le faire souffrir physiquement, tu pourrais le tuer et tu le sais au fond de toi. Pourtant contre tout attente, tu tires de nouveau sur ta cigarette et tourne la tête comme si il n'existait pas, ton regard se porte sur l'extérieur. Tu brûleras en enfer Lysandre si ce n'est pas de mes mains. Reste à distance. Paye pour tes péchés.

tel un zombie, tu arpentes les allées de la tour de londres. le visage creusé, pâle. contrastant avec les poches d'un bleu sombre trônant sous tes yeux. tu es épuisé. cela fait des mois que tu ne fermes plus les yeux, que tu ne dors presque plus. tu as d'abord pensé qu'il s'agissait du simple fruit de ton imagination, de ta culpabilité. Cette voix résonnant dans ta tête, à n'importe quel moment de la journée. Cette même voix qui n'avait de cesse de te traiter de traître. Ces images douloureuses, qui s'imposent si souvent à ton esprit depuis. ces cauchemars incessants, qui aujourd'hui encore t'empêchent de dormir la nuit. tu n'es plus que l'ombre de toi-même depuis qu'il est sorti de ta vie, seven.

comme à ton habitude depuis que tu as été nommé représentant sorcier à la congrégation, tu ne sors presque plus sans tes chiens de gardes. deux miliciens qui t'ont été attribué, deux sorciers bien carrés. tu n'as jamais été très enrobé, mais entouré de ces deux molosses et avec le poids que tu avais perdu ces trois derniers mois : tu semblais affaiblis, malade, fragile. le genre d'homme qui semblait à présent si facile à briser. quel contraste avec l'aplomb et le charisme dont tu avais fait preuve trois mois auparavant, lorsque tu avais trahis et humilié ton propre sang en place publique. il était bien loin maintenant, ce lys qui avait semblé aux yeux de tous, sûr de lui et suffisant. Mais ce jour-là, fût également celui où tu pris tes fonctions de représentant, pour la première fois. Et tu avais tâché de le faire le plus sérieusement possible depuis, et c'est d'ailleurs ce que tu t'apprêtais à faire cette fois encore. d'un pas lent, tu te dirigeais maintenant vers la salle du conseil. Une affaire importante, disait le message. Comme s'il arrivait de toute façon à la congrégation de traiter des affaires qui ne l'étaient pas, ridicule précision. Urgence et gravité avaient pris pour toi des définitions bien différente à présent. Maintenant que ta volonté, que ta simple voix pouvait décider qu'une affaire devienne ou non, une question de vie ou de mort.

Et ce pas lent que tu maintenais, s'arrêta dans l'instant. les yeux écarquillés, tu te demandas s'il s'agissait encore une fois, que du fruit de ta folie naissante où si ton ancien ami, cousin et frère de l'âme se tenait véritablement devant toi. " Je rêve.. " que tu murmuras doucement, figeant ainsi sur le visage de tes gorilles, une expression mêlant surprise et incompréhension. " Seven ?! " ni une, ni deux. tu te précipites sur ce qui te semble être le jeune sorcier du feu. et là, le contact. la chaleur de son corps, la tangibilité de son être entre tes doigts qui se serrent sur son bras. il est là. ce n'est pas un énième fantôme, une nouvelle illusion de l'enfer. il est bien là, tu le sens, tu peux le toucher. et au dernier moment, tu refrène une furieuse envie de le prendre dans tes bras. " Où est-ce que tu étais planqué ? je t'ai cherché partout ! J'ai cru qu'il t'était arrivé quelque chose. D'ailleurs, depuis ton départ.. " tu marques une pause, te remémorant l'espace d'une seconde, l'état de votre relation lorsque tu l'avais vu pour la dernière fois. " .. il m'arrive pas mal de choses, justement. "

Tu sais qu'il t'as vu, tu sens ses yeux de sorcier sur ton être, comme un léger chatouillement discret mais celui de l'être de Lysandre, tu le connais pas cœur. Tu sais quand ses yeux se posent sur ton être. Et malgré ton attitude nonchalante, ton cœur se serre brutalement quand tu tournes le regard, t'as autant envie d'aller le frapper que de le serrer contre toi, de respirer son odeur qui aurait pu te rassurer comme tu ne l'as pas été depuis trois long mois. Mais tu ne fais rien, tu ne bouges pas. Tu te refuses le moindre mouvement et intérieurement tu espères juste qu'il vas passer son chemin avec sa garde royale et te foutre la paix mais c'est peine perdue. Son pas lent se fait d'un coup bien plus rapide et le brun viens à ta rencontre, mâchoire serrée lorsqu'il touche ton bras, de marbre, tel le roi des glaces, tu ne bouges pas. Pourtant tu sens la chaleur qu'il dégage qui pourrait réchauffer ton corps et ton cœur mais tu le dégages d'un coup sec de l'épaule. La marque sur ton torse, prés de ton cœur semble te picoter, légèrement irritant, sensation étrange. Sûrement parce que l'objet de ta malédiction est si proche de toi. Ses gardes du corps réagissant directement, tu restes droit, le visage bien plus résolu et menaçant. "Ne vous avisez même pas de me toucher."  Tirant de nouveau sur ta cigarette de manière bien plus brusque. Ton regard azur se tourne alors sur sa personne et ton cœur rate un battement. L'état de son visage, tu comprends tout de suite. Tu recules d'un pas, puis de deux. Abel t'as entendu et il a exaucé ton souhait et il a maudit Lysandre avec ta peine, ta rage et ton sang. Les traits de son visage et les cernes sous ses yeux, cet air livide qu'il arbore, cela ne peux être que ça, non ses nouvelles fonctions au sein de la congrégation.

"Tu crois que je vais te dire ou je suis maintenant? Tu rêves." Le toiser de haut en bas, tu ne l'as jamais fais avant avec lui et pourtant maintenant avec ce qu'il s'est passé, tu n'arrives pas à faire autrement. "Je me fiche bien de ce qu'il peut t'arriver à présent Lysandre, j'espère juste que le jeu en valait la chandelle. Maintenant. Tu m'excuses. Je viens de récupérer mes fonctions, je n'ai pas envie de les prendre encore une fois, par ta faute." Tu t'écartes de lui, lançant un regard à ses deux gorilles avant d'esquisser un sourire si faux que tu pourrais en pleurer. "Sympa dis donc, ça va avec les fonctions? J'espère que tu en profites comme il faut." Tu jettes ta cigarette par la fenêtre en rejetant entre tes lèvres la fumée de ta dernière bouffée en évitant de nouveau soigneusement son regard. La situation te tue, tu as cette impression de ne pas respirer pleinement comme si vous étiez bloqué dans un pièce ou l’oxygène venait à manquer. Manquer. Le manque de Lysandre, tu le ressens depuis l'instant ou il t'as trahis comme si ce jour la il ne t'avait pas juste retirer ta mère, ton honneur. Il est partit avec une partie de ton âme. Tu serres le poing quand tu penses à ta mère, toujours enfermé, sans nouvelles d'elles. Léger soupir discret alors que tu lui marmonnes. "C'est bon tu sais que je suis de retour, tu vas dormir la nuit, passe ton chemin maintenant."

Tu te retiens de lui éclater ta rage en pleine face, de lui dire ce que tas envie de lui hurler depuis ce fameux jour. Pourtant tu gardes le silence, tu feins de t'en foutre, que cela ne t'atteint pas. Pourtant ton cœur pourrait éclater à battre comme un forcené dans ta poitrine. Tu sais très bien à quel point Lysandre doit être tourmenté au vu de son visage et à ce que tu as murmuré à Abel pour qu'il te venge. Sûrement la même douleur que la tienne dans un autre registre. Seigneur, si tu savais comme j'aurais aimé pouvoir retourner dans le temps et effacer ce que tu as fais, j'aimerais si fort Lys.